LES ORIGINES INTERNES DE LA THYROÏDITE D'HASHIMOTO
Les causes peuvent être multiples et variées. Ci-dessous quelques causes éventuelles
PREDISPOSITION GENETIQUE
La survenue d’une maladie auto-immune, comme la thyroïdite d’Hashimoto, est en partie liée à une prédisposition génétique. Cette prédisposition explique environ 30% de la cause de la maladie. Cette prédisposition génétique est complexe. Ce n’est pas parce que l’on est porteur de gènes que l’on va forcément déclencher la maladie.
Le Pr Seignalet souligne, qu’en cas d’affection auto-immune, les molécules HLA de classe II apparaissent en forte quantité sur les cellules de l’organe cible de la réponse auto-immune.
Pour le Pr Jean Seignalet, la thyroïdite d’Hashimoto est une maladie d’ordre xénoimmune. L’agent causal étant un peptide antigénique bactérien ou alimentaire en provenance de l’intestin grêle venu s’accumuler dans les thyrocytes (cellule de base de la thyroïde).
On a également remarqué que les enzymes désiodases nécessaires à la transformation de T4 en T3, étaient moins actifs chez la femme que chez l’homme, ce qui pourrait expliquer la fréquence d’apparition chez la femme de la thyroïdite d’Hashimoto
CARENCES NUTRITIONNELLES
Les carences nutritionnelles (iode, sélénium, fer, zinc, vitamine D par exemple), le manque de cortisol peuvent provenir d’un déséquilibre alimentaire ou d’une dysbiose intestinale. Ces carences vont générer un affaiblissement de la glande thyroïde et de la conversion des hormones thyroïdiennes.
FLUCTUATIONS HORMONALES
La thyroïdite d’Hashimoto touche 2% des occidentaux et presque toujours des femmes. Cette maladie est 5 fois plus fréquente chez la femme que chez l’homme.
Le rôle des hormones (œstrogènes et progestérones) concernant la thyroïde est complexe. Le taux des hormones thyroïdiennes pourrait être influencé par le taux des œstrogènes. L’hormone thyroïdienne T3 a un rôle dans la régulation des œstrogènes et de la progestérone et inversement. Les œstrogènes viennent bloquer la conversion de T4 en T3 et la progestérone quant à elle lève ce blocage.
Le rôle des hormones sexuelles dans l’apparition de la MAI d’Hashimoto existe mais leur rôle est mal connu.
DYSBIOSE ET PERMEABILITE INTESTINALE- LE RÔLE DE L’INTESTIN GRÊLE
L’intestin grêle constitue un organe clé. Sa muqueuse est la seule barrière qui sépare notre milieu intérieur de dangereux facteurs de l’environnement comme les bactéries et les aliments.
La muqueuse de l’intestin est essentiellement formée par les entérocytes disposés sur une seule couche. Les entérocytes sont munis à leur pôle apical d’une bordure en brosse. Ils sont soudés les uns aux autres par des « jonctions serrées ». Leur durée de vie est courte et il se renouvellent rapidement.
A l’état pathologique, la muqueuse peut devenir trop perméable. Une agression peut détruire les entérocytes et surtout les jonctions unissant les entérocytes sont susceptibles de se distendre.
La muqueuse de l’intestin est fragilisée et ne filtre plus correctement les molécules destinées à aller dans le sang. Des déchets intestinaux, issus de molécules alimentaires mal dégradées et de bactéries de la flore intestinale, entrent alors dans l’organisme et viennent perturber son fonctionnement.
Plusieurs études indiquent clairement que le syndrome de l’intestin perméable est un facteur favorisant la survenue de maladies auto-immunes comme la maladie de Hashimoto. Notre mode de vie occidentale amène un appauvrissement dans notre alimentation et nous ingérons des aliments potentiellement inflammatoires.
L’intestin va être fragilisé et une dysbiose intestinale va s’installer. Le système immunitaire fortement présent va être mis à mal. De plus, l’intestin va laisser passer des molécules qui ne devraient pas et la réaction va se mettre en place. Le système immunitaire va s’emballer.
Cette hyperperméabilité perturbe également l’absorption de certains nutriments comme le zinc, le fer, la vitamine B12, ces carences perturbent également le fonctionnement de la thyroïde.
Une étude publiée en 2011 démontre que dans l’hypersensibilité au gluten certains récepteurs du système immunitaire s’activent de manière excessive
Les symptômes d’une dysbiose intestinale sont :
ð Ballonnements intestinaux
ð Haleine putride
ð Lourdeurs digestives
ð Renvois
ð Crampes abdominales
ð Diarrhée et/ou constipation
ð Gaz
LE RÔLE LES ENZYMES
Une enzyme est une protéine qui catalyse les réactions biochimiques en agissant en quantité infime et sans être modifiée par la réaction. Les enzymes accélèrent les réactions en abaissant leur énergie d’activation. https://www.aquaportail.com/definition-2468-enzyme.html
Les enzymes sont incontournables puisqu’elles sont indispensables au déroulement de la quasi-totalité des réactions chimiques dans l’organisme humain. Elles sont en majorité catabolisantes (ensemble des réactions chimiques qui décomposent les molécules). L’être humain a un capital enzymatique qui diffère d’un individu à l’autre. Cette inégalité a des conséquences selon le Pr Seignalet sur le déclenchement des MAI.
Les enzymes peuvent être détruites par :
ð Les radicaux libres en excès
ð Les pesticides
ð Le tabac
ð Les médicaments
ð Les polluants
ð Certaines radiations
ð Les chimiothérapies
ð Les molécules alimentaires et bactériennes en provenance d’un intestin grêle trop perméable.
LE RÔLE DE LA FLORE MICROBIENNE
L’être humain détient dans son organisme 1014 bactéries soit à peu près 10 fois le nombre de cellules totales de l’organisme.
Des chercheurs canadiens indiquent dans une étude que les bactéries de la flore intestinale jouent un rôle protecteur pour l’organisme. Cette étude indique également qu’il existerait des différences entre les flores intestinales des hommes et des femmes. Ceci pourrait expliquer que les femmes soient plus sujettes à certaines maladies auto immunes. Une autre étude indique un lien entre le microbiote et des maladies auto-immunes https://www.futura-sciences.com/sante/actualites/medecine-maladies-auto-immunes-bacterie-intestinale-mise-cause-70452/
LE RÔLE DU CORTISOL
Les glandes surrénales sont deux petites glandes endocrines en forme de noix qui siègent au sommet des reins.
Ces glandes sécrètent différentes hormones parmi lequel le cortisol. Hormone qui régule la réponse au stress. Cette hormone a de multiples fonctions mais elle est aussi indispensable à une bonne fonction thyroïdienne. Elle permet aux hormones thyroïdiennes de pénétrer dans les cellules. La fonction thyroïdienne a besoin de glandes surrénales en bonne santé.
LES ORIGINES EXTERNES
KOUSMINE
« Toute notre vie nous devons défendre l’intégrité de notre organisme contre les influences délétères de notre environnement. Il est fondamental de comprendre que le contenu de notre tube digestif fait encore partie de ce milieu ambiant. C’est à ce niveau que nous sommes le plus fragile le moins bien protégé ».
Pour le Pr Seignalet, il existe quatre facteurs principaux externes pouvant être déclencheur des MAI :
1. Les aliments
2. Les bactéries
3. Les polluants (air, eau, sol)
4. Le tabac
Pour lui, les molécules alimentaires et bactériennes contenues dans l’intestin grêle seraient responsables à 90% des MAI.
D’autres sources seraient également susceptibles de déclencher des MAI et/ou pouvant l’accentuer (alcool, médicaments, virus, stress, parasitose ..).
Source : « L’alimentation où la 3ème médecine » Jean Seignalet